Ce cri déchirant au sommet d’une colline appelée «le crâne» est celui d’un supplicié pendu à un bois. Il fait
étrangement nuit depuis midi, le ciel s’étant obscurci de manière incompréhensible, les ténèbres règnent
toujours. Il est environ 15 heures. Moment d’angoisse et de terreur, moment de jugement, moment de mort…
Jésus-Christ de Nazareth vit ses derniers instants. Pourquoi ?
Nous sommes au cœur même du message de l’Evangile. Comment se fait-il que Jésus, pleinement Dieu et
pleinement homme a t-il pu être abandonné de Dieu ?
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
La vérité de l’Incarnation dépasse la plus fantastique des fictions et sa mort est la véritable pierre d’achoppement
du christianisme. C’est sur cette vérité historique de la mort de Jésus de Nazareth que butent juifs, musulmans,
et bien des sectes. John Wesley écrivait à propos de Jésus : «Tout est mystère, l’Immortel meurt », car s’il était
véritablement le Fils de Dieu, c’est sa mort qui devrait nous surprendre, bien plus que sa résurrection ! Mais
voilà, Jésus, le Fils immortel de Dieu, s’est soumis volontairement à l’épreuve d’une mort effroyable pour
endosser nos péchés à notre place, nous offrir la réconciliation avec Dieu et la vie éternelle. Il était le seul à
pouvoir accomplir cela et Il l’a fait par amour pour l’humanité, pour moi, pour vous, pour toi.
Jésus, qui relatait toujours sa relation avec Dieu en l’appelant «mon Père» (21 fois) et parlait du «Père» (170 fois)
dans les évangiles, le voilà qui l’appelle en ce moment noir de l’humanité: «Mon Dieu»… et ce sera la seule fois…
Pourquoi cet abandon ?
En ce moment précis, Jésus a considéré sa relation avec Dieu comme une relation judiciaire, et non comme une
relation parentale. En d’autres termes, il se voyait essentiellement comme un homme devant Dieu, non comme le
Fils éternel devant Son Père. Ce cri était un cri de détresse car le Père s’est détourné de lui, ce n’était pas un
manque de confiance. Au milieu de la désolation la plus terrible causée par le jugement divin, la confiance de
l’Homme parfait n’a jamais vacillé. (Spurgeon).
Le mot «abandonné» montre le sens de la croix. Il exprime de manière déchirante la séparation entre Dieu et son
Fils, Jésus de Nazareth, lui qui a revêtu pleinement notre humanité sans perdre sa divinité. Cette séparation est la
mort spirituelle. Elle représente le salaire du péché payé par Jésus-Christ à notre place (A.Kuen). Ce cri ne peut se
comprendre qu’à la lumière de: «Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l’a condamné comme pécheur à
notre place» (2 Corinthiens 5.21 ). Jésus ne s’est pas seulement senti abandonné, Il l’a réellement été, parce que
Dieu ne pouvait rien avoir de commun avec un homme chargé de péchés.
Cette substitution était exigée par la justice de Dieu. La sainteté de Dieu demandait l’expiation du péché, et aucun
homme ne pouvait l’accomplir. C’est pourquoi Dieu a pris sur lui-même de le faire: «Dieu était en Christ,
réconciliant le monde par lui-même» (2 Corinthiens 5.19). Mais cet abandon n’était que temporaire. Peu de temps
après, Jésus pouvait s’écrier: «Père, je remets mon esprit entre tes mains» (Luc 23.46). Oui, Il l’a de nouveau
appelé «Père»… le prix était payé, une fois pour toute (Hébreux 10.10).
La Bible dit: «car le salaire du péché c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en JésusChrist» (Romains 6.23). Le lot des pécheurs, c’est-à-dire de celles et ceux qui auront ignoré ou négligé l’oeuvre
rédemptrice de Christ, c’est la mort et l’abandon éternel. Or, à ceux qui l’acceptent, ils les appelle enfants de
Dieu (Jean 1.12). Forts de l’oeuvre rédemptrice de Jésus, ses enfants peuvent à présent compter sur sa
promesse «
je ne t’abandonnerai point» (Hébreux 13.5).
“Si Jésus a été abandonné de Dieu, c’est pour que nous ne le soyons jamais !”